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Ce que propose la psychanalyse. Le
point le moins contesté concerne le traitement des
manifestations de mal-être s’exprimant par des vécus
dépressifs et des états d’angoisse, des
difficultés diverses, des actes manqués (lapsus,
trous de mémoire, actes maladroits…), des échecs
répétés dans la vie professionnelle et
sentimentale, des troubles courants de l’enfance et de
l’adolescence, difficultés se manifestant aussi
parfois par des troubles somatiques, c'est-à-dire affectant
le corps. Souvent considérés comme sans gravité parce qu’ils n’empêchent pas trop ou pas toujours d'avoir une vie professionnelle, et ne sont pas en général dangereux pour la société, ces troubles gâchent cependant la vie sous de nombreux aspects, et méritent en tout cas considération. C’est même une erreur de les considérer comme sans gravité, car il n’est pas anodin de vivre dans l’échec et l’angoisse. Il s’agit là de manifestations de l’inconscient tel que découvert par Freud(*), c'est-à-dire du produit du refoulement et de l’amnésie infantile.
(*)
Freud n’a en effet pas « découvert
l’inconscient ». Bien longtemps avant lui et
avant la psychiatrie, on savait (les philosophes savaient)
que toute une partie de la vie psychique n’est pas
consciente. Ce qu’il a découvert, c’est…
l’inconscient freudien
(!),
un inconscient produit par le refoulement de représentations
mentales (idées et images) qui auraient été, pour l'enfant, effrayantes ou
difficilement supportables ou acceptables pour la personne
consciente. Ces idées sont maintenues inconscientes
par des « mécanismes de défense »
qui consistent notamment à les remplacer par des idées
conscientes plus supportables et mieux considérées
socialement, et malheureusement souvent sous la forme de symptômes
- autres idées souvent obsédantes, symptômes
divers d’allure physique ou sociale. C’est par la voie
du symptôme que les représentations inconscientes ne
cessent d’essayer de franchir la barrière qui les
refoule, occasionnant, outre les idées obsédantes, des
manifestations comme des actes manqués, des oublis de mots, des tics, des états
d’angoisse ou de dépression apparemment
inexplicables, des états d’impuissance, des douleurs
ou paralysies, et ne sont maintenues refoulées
qu’au prix d’énormes gaspillages d’énergie.
L'autocensure qui maintient ces contenus enkystés n'aurait plus de
raison d'être pour l'adulte s'il disposait des moyens de réexaminer son
acte de refoulement effectué dans l'enfance, car l'adulte dispose pour
ce réexamen de moyens dont ne disposait pas l'enfant. La psychanalyse propose, à celui qui en choisit la méthode et le trajet, de refaire connaissance avec la partie cachée de soi, cet inconscient constitué de ses archives personnelles en quelque sorte, en donnant à ses pensées inconscientes l'occasion de réémerger, de se manifester dans le cadre protégé du cabinet de psychanalyste. Sera aussi revisité le trajet de vie qui amené l'analysant/patient* à sa problématique actuelle. Ce n'est pas une simple remémoration, car cela change quelque chose aux effets que cela a produit sur lui, et lui ouvre la possibilité de prendre de nouvelles décisions, de nouveaux choix de vie, notamment en acceptant ou au contraire en rejetant consciemment ce qu'il avait, sans le savoir, éliminé de sa vie consciente - ou en le traitant différemment, *On appelle analysant le patient qui fait une psychanalyse, ce qui est une manière de reconnaître que c'est lui qui, bien qu'assisté par le psychanalyste, produit le travail d'analyse. Avec les enfants, il faut tenir compte du fait que l’inconscient n’est pas encore achevé et que son monde psychique est tissé de ses relations avec les personnages importants de sa vie du moment (parents, nourrices, personnel de crèche, maîtres et maîtresses d'école, encadrants scouts…), mais aussi de l’héritage des personnages du passé tel qu’il est transmis par les personnes du présent qui sont importantes pour lui. Il convient de tenir compte aussi du fait que l’enfant n’est pas forcément demandeur ni ne souhaite cette prise en charge, auquel cas il est souvent préférable d’éviter de l’y contraindre. Cependant, cela peut l'aider que les parents viennent pour lui. Dans ce dernier cas, le ou les parents ont l'occasion de parler des difficultés de leur enfant telles qu'ils les perçoivent, et des difficultés qu'eux-mêmes éprouvent à ce propos. L'aide ainsi apportée aux parents conduit alors à avoir aidé les enfants par leur intermédiaire Les psychanalystes en cabinet libéral (on dit aussi 'en ville'), reçoivent de jeunes enfants, des bébés nourrissons ou nouveau-nés accompagnés de leurs parents, des enfants, accompagnés aussi au moins dans un premier temps et selon leur âge et les préférences et inquiétudes des parents, des adolescents et des adultes demandeurs d’une psychanalyse, ou demandeurs d’une thérapie qui puisse déboucher sur un mieux vivre. La salle d'attente permet aussi aux parents d'être à proximité sans être forcément présents dans la séance, ce qui est éventuellement rassurant de part et d'autre. Les coups durs concrets de la vie : le mal de vivre ne provient pas toujours uniquement des fantasmes inconscients: il y a aussi les coups durs réels, comme une situation de guerre (bombardements par exemple), agressions dans la rue, viol par un seul individu ou par une bande, attentats, cela dans un passé récent ou un passé éloigné (par exemple un viol ou des abus sexuels quand on était enfant par un proche, parent ou ami de la famille, ou adulte en position d'autorité). Et aussi, apparemment moins concret mais tout aussi brutal dans ses effets, un abandon ou une séparation inattendue. De tels états de mal de vivre méritent aussi d'être écoutés avec le type d'attention auquel s'est formé le psychanalyste, mais alors comme ne relevant pas a priori seulement des formations de l'inconscient. Certains aspects oubliés peuvent ressurgir et rendre la séance momentanément douloureuse, mais c'est parfois nécessaire pour pouvoir redémarrer une vie plus supportable, sans pour autant tout oublier ni être conduit à accepter l'inacceptable. Il peut donc redevenir possible de se reconstruire une vie à partir de ce qu'on découvre sur soi et sur les aspects de la personnalité sur lesquels le coup dur a eu l'impact fondamental. ... Certaines
pathologies difficiles à cerner sont classées dans
les pathologies dites caractérielles. On y trouve des
conduites destructrices à l'égard d'autrui ou
de soi-même. Les problèmes familiaux, sociaux et
éventuellement judiciaires qui en découlent sont
d'un traitement difficile. ... L'écoute : le psychanalyste s'engage à écouter le patient-analysant sans jugement moral, et sans préjugement sur ce qu'est sa personne et sur ce qui détermine cette personne, c'est-à-dire sans prétendre savoir à l'avance ce qu'il en est d'elle, ni ce qui est bon pour elle, ni ce qu'elle devrait changer ou ne pas changer dans sa manière d'être dans la vie. Les comportements notamment ne sont pas a priori l'affaire du psychanalyste. Car une personne en analyse n'est pas là pour se faire modifier - on entend parfois le triste verbe 'recadrer', notamment à propos des enfants. Ce serait là éventuellement l'affaire d'éducateurs, mais certainement pas d'un psychanalyste. Suite: Psychose, autisme Accueil et introduction |