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Psychose, autisme.     
Actuellement il y a un débat, parfois très tendu, concernant la place éventuelle de la psychanalyse dans le traitement de l’autisme. Les psychanalystes sont en débat entre eux aussi sur ce que peut la psychanalyse dans le traitement des psychoses (ce qu’on appelait autrefois la « folie »). 
Je ne m’étendrai pas ici sur les psychoses, qui constituent un thème très aigu et très prégnant dans le débat sur  le traitement de la "maladie mentale".  Je me limiterai ici à dire que le plus souvent de tels problèmes ne sont pas confiés à un professionnel seul, mais relèvent d'une prise en charge dans un cadre hospitalier, avec plusieurs corps de métiers de la médecine et du soin, et le traitement du patient est un travail d'équipe.

Les autismes, autrefois rangés parmi les psychoses, sont aujourd’hui considérés, pour la plupart, comme n'en faisant pas forcément partie.

De nombreux  éléments sont en jeu dans un débat actuel très polémique, non exempt de déclarations et accusations idéologiques et violentes.

Le débat porte sur différentes conceptions de la causalité (étiologie) de l'autisme, et des thérapeutiques ou accompagnements: étiologie psychique, étiologie neurologique; thérapies éventuellement d’inspiration psychanalytique, (ré)éducation, éventuellement comportementale, médicaments… 

Des associations de familles, des autistes pouvant s'exprimer, des médecins et des psychologues, de façon très argumentée, considèrent l’autisme comme une modalité d’être handicapante, qui demande des accompagnements et des aides à l’adaptation sociale, et non comme une maladie  qu’il faudrait « guérir ».

Pour ma part, je considère que l’autisme ne relève pas a priori de la psychanalyse ni de psychothérapies. J'ai cependant parfois bénéficié de l'attention d'enfants dits autiste et réputés hors langage. Mais ceci se passait dans un lieu d'accueil dont Les limites institutionnelles n’ont toutefois pas permis un suivi dans la durée. Cela m'a quand même permis récemment qu'un enfant ainsi diagnostiqué, à 4 ans, se mette à parler, de façon surprenante y compris (voire surtout, selon leur orientation) pour des spécialistes. J'avais eu la chance, après mûre réflexion, de pouvoir lui dire et lui donner à entendre quelque chose de fondamental qui tombait pile sur un des aspects de son trouble.

L’actualité des recherches les plus récentes en neurobiologie et en génétique oriente beaucoup de chercheurs vers des déterminismes neurologiques et génétiques.
Parallèlement cependant, des études sur des jumeaux identiques montrent un pourcentage important où l’un des jumeaux est porteur de TSA (Troubles de Spectre Autistique, dénomination récente des autismes) alors que l’autre ne l’est pas, ce qui plaide donc pour qu'on supporte l'idée, à côté des causes génétiques, de causes externes à la génétique, notamment psychologiques et relationnelles, sans préjudice de paramètres alimentaires et de troubles hormonaux en découlant.

Du fait de cet ensemble complexe de connaissances, les psychologues cliniciens et les psychanalystes se trouvent conduits à une certaine modestie (l’autisme ne relevant pas de leur seule compétence), mais ne sont pas non plus en dehors du coup (cf. les facteurs relationnels évoqués ci-dessus).

Le débat sur l’autisme comme maladie et/ou comme handicap n’est pas clos. Pour ma part je considère qu’il s’agit d’un mode d’être de l’être humain, qui est souvent socialement handicapant. Et rien n'interdit à qui que ce soit, autiste ou pas, de s'adresser à un psychanalyste. Je suis même encouragé, par l'expérience vécue (Cf. ci-dessus) avec le petit garçon de 4 ans, à considérer comme pouvant être utile, voire déterminante, l'intervention d'un psychanalyste (encore faut-il que la réflexion de ce dernier l'amène à tomber juste...)

Mais une hirondelle ne faisant pas le printemps, ma pratique à ce jour ne fait pas de moi un spécialiste de l’autisme. Je ne m’étendrai donc pas davantage sur cette thématique.

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